Contexte et rappel de la situation
En réaction aux tarifs douaniers imposés par l’administration Trump, le gouvernement Legault a ordonné, dès le 4 mars 2025, le retrait de tous les produits alcoolisés américains des tablettes et du site transactionnel de la Société des alcools du Québec (SAQ). Ces alcools — principalement des vins, spiritueux et liqueurs — ont donc été mis en entreposage.
Des produits qui pourraient ne jamais retrouver les rayons
La SAQ pourrait bientôt être contrainte de détruire des produits américains estimés à 300 000 $, s’ils atteignent leur date de péremption sans perspective d’être remis en vente. Ces produits sont souvent des rosés, viniers, prêts-à-boire, crèmes, bières et liqueurs, des catégories qui ne se prêtent pas à une conservation prolongée.
Tentatives de la SAQ, refus du gouvernement
La SAQ a tenté d’obtenir l’autorisation du ministère des Finances pour vendre ces produits avant leur péremption. Cette demande a été refusée, ce qui alimente la critique du syndicat des travailleuses et travailleurs, qui dénonce un gaspillage financier et une contradiction dans la gestion des ressources de la société d’État.
Les enjeux de conservation sous un entrepôt non adapté
Selon plusieurs experts, la situation est préoccupante. Ces bouteilles, stockées depuis six mois dans des conditions non optimales, risquent de ne plus être propres à la vente, même celles des catégories moins fragiles. La situation pourrait empirer : au bout d’un an, même les vins plus haut de gamme pourraient être compromis.
Impacts économiques et symboliques
Le retrait des tablettes et l’entreposage de ces produits représentent une perte financière importante pour la SAQ, d’autant plus que ces marchandises ont déjà été payées. Sur le plan symbolique, ces mesures s’inscrivent dans la riposte du Québec aux tarifs douaniers américains, mais leur coût économique reste lourd.
Conséquences pour l’offre et pour les producteurs québécois
Cet embargo a néanmoins ouvert la voie à une valorisation accrue des produits locaux. Le nombre de vins québécois offerts est en nette augmentation et les ventes connaissent une croissance spectaculaire, avec une hausse bien supérieure à celle du reste des produits alcoolisés.
Conclusion : un dilemme entre symbolique et durable
La décision de détruire des alcools stockés depuis plusieurs mois, d’une valeur de 300 000 $, soulève des questions tant pratiques qu’éthiques. La SAQ suit des directives ministérielles, mais subit en même temps la perte irrécupérable de produits déjà payés. Le boycott des alcools américains favorise certes les producteurs locaux et véhicule un message politique fort, mais il met aussi en lumière une inefficacité coûteuse qui suscite un vif débat au Québec.
